Kitara

Panzera - Six leçons de chant

Charles Panzera:

Six leçons de chant

par

Charles Panzera, professeur de chant

au Conservatoire National Supérieur de Paris

 

Accompagnés des hommages suivants

"Avec les conseils d'un maître et d'un ami le chanteur trouvera ici le réconfort et la foi en la noblesse de sa mission".

A. Honneger

 

"Avec mille amitiés à mon cher interprète! Souvenirs très sincèrement affectueux".

Gabriel Fauré

 

"Avec quel art admirable et quel coeur vous avez interprété les quelques pages que j'ai écrites".

Henri Duparc


Six leçons en 3 vynils

(gravés par Erato. Date inconnue, probablement fin des années 50)

 

 

1A: Vocalises préliminaires  (18 mn)

1B: Pose de voix  (19 mn)

2A: Agilité  (15 mn 30) Fichier imparfait (sautes du son sur le vynil)

2B: Gammes  (12 mn)

3A: Arpèges. S'enregistrer:  (12 mn)

3B: Respiration (17 mn 30

 


L'hommage de Roland Barthes dans "Le grain de la voix"

(in "L'obvie et l'obtus", 1982)

 

   Chez Fisher-Diskau, je crois n'entendre que les poumons, jamais la langue, la glotte, les dents, les parois, le nez. Tout l'art de Panzéra, au contraire, était dans les lettres, non dans le soufflet (simple trait technique: on ne l'entendait pas respirer, mais seulement découper la phrase). Une pensée extrême réglait la prosodie de l'énonciation et l'économie phonique de la langue française; des préjugés (issus généralement de la diction oratoire et ecclésiastique) étaient renversés. Les consonnes, dont on pense trop facilement qu'elles forment l'armature de notre langue (qui n'est pourtant pas une langue sémitique) et que l'on impose toujours d'"articuler", de détacher, d'emphatiser, pour satisfaire à la clarté du sens, Panzera recommandait au contraire, dans bien des cas, de les patiner, de leur rendre l'usure d'une langue qui vit, fonctionne et travaille depuis très longtemps, d'en faire le simple tremplin de la voyelle admirable: la "vérité" de la langue était là,non sa fonctionnalité (clarté, expressivité, communication); et le jeu des voyelles recevait toute la signifiance (qui est le sens en ce qu'il peut être voluptueux); l'opposition des é et des è (si nécessaire dans la conjugaison), la pureté, je dirais presque électronique, tant le son en était tendu, haussé, exposé, tenu, de la plus française des voyelles, le ü, que notre langue ne tient pas du latin; de la même façon, Panzera conduisait ses r au-delà des normes du chanteur - sans renier ces normes; son r était roulé, certes, comme dans tout art classique du chant, mais ce roulement n'avait rien de paysan ou de canadien; c'était un roulement artificiel, l'état paradoxal d'une lettre-son à la fois entièrement abstraite (par la brièveté métallique de la vibration) et entièrement matérielle (par l'enracinement manifeste dans le gosier en mouvement)...

 



26/07/2012
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